09/01/2019
Il transforme les graffitis parisiens en œuvres céramiques

Les murs changent de graff' comme de chemise. Véritable terrain de jeux, les rues parisiennes sont devenues en quelques années un lieu d'expression. Mais pour ne pas déroger à la règle, les œuvres sont exposées très peu de temps sous peine d'être supprimées sous une épaisse couche de peinture. Pour pallier le problème, l'artiste Pablo Savón a trouvé la solution : transformer les graffitis de Paname en œuvres céramiques. Zoom en images.
Après le succès de sa première exposition Art ou Vandalisme, l'artiste Pablo Savón nous replonge dans l'univers du street-art et de la céramique lors de sa ré-exposition à la mairie du 13e du 7 au 31 janvier 2019. Au programme : neuf séries d'œuvres avec, à chaque fois, trois photos des graffitis avant leur effacement, pendant et après la reconstruction en céramique.
La perception du vandalisme
En France comme dans de nombreux pays, les graffitis ne sont pas reconnus comme une forme d'art mais plutôt comme du vandalisme. Ils sont donc effacés régulièrement. Pourtant, le street-artiste Pablo Savón a remarqué qu'en installant une oeuvre en céramique et au marqueur, seule la partie au marqueur était repeinte alors qu'à l'inverse, celle en céramique était préservée. "C'est à ce moment que j'ai compris que la perception de l'art pouvait changer en fonction des matériaux utilisés", conclut-il. "Je me suis alors demandé pourquoi un tag en céramique a plus de valeur qu'un graffiti réalisé au marqueur, mais surtout qu'est ce qui définit la limite entre l'art et le vandalisme".

Pour parvenir à ses fins, Pablo s'est promené durant des mois dans les rues de Paris à la recherche du moindre graffiti. "Une fois photographié, j'attendais que les graffitis soient effacés pour les recréer en céramique et les coller au mur, exactement au même endroit". Allaient-ils être de nouveau effacés ? Le changement de support allait-il modifier notre perception du vandalisme ? "Ce qui est surprenant c'est qu'en un an, seulement deux oeuvres en céramique ont été retirées après plusieurs mois de pose alors qu'un graff n'aurait tenu que quelques jours".
Dans son exposition Pablo remet donc en question les stéréotypes sur le monde du graffiti et interroge sur la frontière entre art et vandalisme.
Mairie du 13e
1, place d'Italie - 13e
Du 7 au 31 janvier 2019 de 9h à 17h
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