08/01/2019

Le harceleur à la couronne du métro est (enfin) démasqué !

©David djordjevic studio
©David djordjevic studio

Souvenez-vous, on vous avait déjà parlé de lui il y a quelques mois. Surnommé l'harceleur à la couronne, le jeune homme se balade régulièrement dans les couloirs du métro avec une couronne Burger King et une pancarte "Kiss me, I'm the king" (embrasse-moi, je suis le roi). Mais qui est ce mystérieux individu et pourquoi n'a-t-il toujours pas été arrêté ? Nous avons sorti nos loupes et tenues d'inspecteurs pour mener l'enquête.


C'est à travers le prisme de Twitter que des voyageurs de la RATP dénoncent régulièrement, et ce depuis quatre ans, l'attitude d'un individu apparemment dangereux dans le métro parisien. « Je l'ai vu au loin, planté en plein milieu du métro avec sa couronne sur la tête et sa pancarte dans les mains. Je me suis dit que c'était sûrement un jeu mais quand je suis rentrée chez moi et que j'ai vu les tweets sur lui, j'ai vraiment flippé », m'explique Margot, une étudiante en droit de 23 ans. Sur Twitter, les messages d'alerte sont récurrents. « Attention les filles, le mec avec la couronne BK qui demande des câlins est actuellement à Saint-Lazare, en haut des escalators », « Le mec avec la couronne BK est à Châtelet à la sortie du tapis roulant direction ligne 7 », « J'ai croisé l'homme à la couronne BK à St Lazare, faites attention les filles le type est vraiment pas net ! ». L'homme d'1m70, brun aux yeux verts, harcèlerait les femmes dans les couloirs des transports en commun. Son mode opératoire ? Trouver une cible, lui bloquer le passage et l'embrasser de force. Camille, une jeune parisienne de 26 ans, témoigne : « Il m'a approchée plusieurs fois. Il a essayé de me bloquer le passage, j'ai immédiatement crié de ne pas m'approcher. J'ai fui, il me fait peur ». 

Combler un manque affectif 

Nommé Wilhelm S., l'homme de 26 ans a déjà une certaine notoriété sur Internet. Il distribue depuis plusieurs années des petites annonces dans le métro pour trouver une fille avec qui partager un dîner rémunéré. « J'ai commencé les annonces en octobre 2015 et je les ai distribuées dans un lieu de passage où il y avait le plus de monde possible », explique t-il sur son blog. Son objectif ? Se faire un maximum d'amis. Au départ, il s'agissait donc d'un réel besoin de combler un manque affectif. Pourtant, Léa, une jeune blogueuse de 25 ans, qui a répondu à son annonce, affirme avoir été harcelée durant des mois. Son numéro de téléphone a, semble-t-il, était divulgué dans le métro par le biais de petites annonces à caractère sexuel.

Dans les petites annonces, le contenu évolue régulièrement mais le message reste toujours le même : « Jeune homme propose à une Princesse (entre 18 et 30 ans) d'aller manger au restaurant. Par Princesse, comprendre une fille sympa, dispo de suite et bien habillée ». Des annonces que Claire, 32 ans, n'a pas hésité à dénoncer.

©Claire
©Claire

Depuis septembre 2018, la jeune femme observe ses petites affiches placardées dans les métros ; « cela m'insécurise » affirme-t-elle. Alors, au lieu de les jeter, elle les dépose régulièrement au guichet de la RATP qui assure prendre le problème au sérieux. Pourtant, si aucune plainte n'est déposée, l'homme ne peut être arrêté. Le 4 janvier 2019, Claire porte alors plainte au commissariat, mais sa plainte est transformée en main courante. Face au manque d'action de la police, la jeune femme écrit au Procureur de la République et n'obtient aucune réponse.

Jusqu'à 5 ans d'emprisonnement 

L'affaire prend une toute autre tournure le 9 janvier 2019. La mairie de Paris reçoit un appel d'une Parisienne qui pense reconnaître le harceleur à la couronne. Et pour cause, l'individu s'occupe de ses enfants lorsqu'ils sont à l'école. Le doute ne dure pas longtemps du côté de la mairie, l'homme est bien un animateur vacataire qui travaille depuis 2014 dans les 5e et 13e arrondissements de Paris. Il est enfin identifié ! Quelques jours plus tard, la Mairie de Paris a mis fin aux fonctions de Wilhelm S. L'homme est sous le coup d'une enquête et encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000€ d'amende. Une sanction qui ne semble pas l'arrêter puisque le suspect se balade encore dans le métro parisien, une pancarte à la main...

©DR
©DR

Si vous êtes témoin ou victime d'agression sexuelle, vous pouvez contacter un des 5 300 agents de station, utiliser une borne d'appel présente sur les quais et dans certaines rames ou utiliser le numéro d'urgence 31117 par appel ou SMS.


Retrouvez l'article publié sur Le Bonbon ici

Morgane Espagnet
Journaliste plurimédia
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